Mais déjà à cette époque le cinéma commence à accaparer Francis, il figure ainsi au générique de près de 120 films contre une vingtaine pour Pierre. La plupart du temps les rôles de Pierre sont davantage des silhouettes qu’autre chose, pas pour Francis. Oh certes, il ne s’agit pas toujours de grands rôles, ni de films inoubliables, on compte même de vrais nanars, mais il a des rôles, des vrais et se retrouve désormais souvent à l’affiche.
Car Francis a besoin d’argent. Il mène en effet une vie sentimentale effrénée parce que ce Sganarelle est aussi un Don Juan. Les liens avec Dac vont donc se distendre car la vie est ainsi faite. Dac pendant ce temps broie du noir et le 17 janvier 1960, il se taillade les veines dans son bain. Sa femme Dinah le découvre inanimé. Ambulance, hôpital, convalescence.
C’est sa quatrième tentative de suicide, la plus sérieuse, alors Francis arrête tout et invite son ami dans sa villa d’Eze. Sur le chemin pas un mot sur le geste désespéré, mais lorsque Pierre entre dans la chambre d’ami, il découvre un cadeau. C’est un rasoir électrique ( !) accompagné d’un petit mot de Francis : « Ainsi vous serez sûr de ne pas vous couper ! ».
Comme on peut le constater, malgré l’affection qui les unit, Blanche vouvoie toujours Dac et le fera jusqu’à la fin de sa vie. Ce vouvoiement n’a pas nui à l’intensité de leur relation. Pierre Dac est tellement bouleversé par la mort de celui qu’il considérait comme son alter ego qu’il le rejoindra 203 jours plus tard.
Castor et Pollux, on vous dit !
