Dès le 19 juin 1940, Pierre Dac n’a qu’une seule idée en tête rejoindre le général De Gaulle à Londres. Il ne se fait aucune illusion sur la nature réelle de l’occupant d’autant que son vrai nom est André Isaac. Commence alors une odyssée de près de 3 ans.
Elle débute dans… la cellule des condamnés à mort de la Carcel Modelo de Barcelone. Après 4 mois de séjour forcé, retour à Perpignan pour 30 jours à la Maison d’Arrêt de la ville. Quelques semaines plus tard, muni d’un (faux) passeport canadien au nom de Pierre Duval, Dac repasse en Espagne. De nouveau arrêté, les autorités locales lui concoctent un périple qui passe par les prisons de Barcelone, Lérida et Valencia d’Alcantara.
Dans son programme «échange de blé contre libération de prisonniers étrangers», la Croix Rouge obtient l’élargissement de Pierre Dac qui se retrouve à Lisbonne avant de filer sur Alger.
De là, il finit par gagner Londres et devient le 31 octobre 1943 l’un des Français qui parlent aux Français. On lui doit railleries sur l’occupant, chansons iconoclastes comme De Profundis Hitleribus ou encore sur l’air des Gars de la Marine le décapant Les gars de vermine visant les collaborateurs de poil. Il lance aussi des slogans qui font mouche comme le fameux Radio Paris ment, Radio Paris ment, Radio Paris est allemand qui, sur l’air de la Cucaracha, ravit les occupés mais beaucoup moins les occupants.
