Louis Merlin (1901-1976) fut l'un des grands bonshommes de la radio. Diplômé de l'une de nos meilleures écoles de commerce, il entame sa carrière dans le monde de la «réclame» et avec quelques autres, dont Marcel Bleustein-Blanchet (1906-1996), lui donne ses lettres de noblesse pour la faire devenir «publicité».

Il entre dans le monde de la radio en 1934 et innove en faisant parrainer les émissions par des marques. Parmi ses succès de l’époque on rappellera Le Kiosque à Musiques Persil et Le Petit Déjeuner Banania.

A la fin de la guerre, il devient producteur indépendant et fait de Radio-Luxembourg une station vedette. Ses émissions telles On chante dans mon quartier dont la chanson générique était signée Francis Blanche, Reine d’un jour animée par Jean Nohain (1900- 1981), Quitte ou Double par Zappy Max (1921).

En conflit avec l’un des administrateurs de Radio-Luxembourg, pour être précis le mari de Geneviève Tabouis (1892-1985), journaliste de talent, Merlin démissionne de son poste en 1953. Il compte participer à l'aventure de la télévision en France. L'affaire dévie sur la création d'un nouveau poste périphérique qui va révolutionner la radio française : Europe n°1.

La première émission débuta le 1er janvier à 6h30 pour s’interrompre 30 minutes plus tard : les ondes radio qui partaient de la Sarre, à l’époque «indépendante», perturbaient la tour de contrôle de l’aéroport de Genève. Après quelques autres ratés techniques, la station se lance pour de bon le 3 avril 1955. Mais elle connaît de grosses difficultés financières qui se traduisent par l’éviction du fondateur, Charles Michelson (1900-1970), et l'arrivée au capital de Sylvain Floirat (1899-1993).

Louis Merlin n’a guère d’autre choix que de réussir. Il a pourtant juré en quittant Luxembourg de ne jamais puiser dans son ancien vivier (ce qu’il fera quand même). Il se souvient aussi de cet ancien feuilleton de la RTF avec ce personnage saugrenu qui disparaissait mystérieusement. Ne serait-il pas temps de le faire réapparaître ?