Quel est donc ce feuilleton qui déchaîne les passions ?
Signé Furax, tout simplement ! Un monument de la radio qui fait qu’alors que la plupart des auditeurs de l’époque ont disparu, on en parle encore. Certains par nostalgie de leur jeunesse, d’autres par envie de goûter à ces sommets de loufoquerie, de jeux de mots et autres à-peu-près. D’autres feuilletons radios, plus récents, ont déjà disparu de la mémoire collective mais il en est deux qui demeurent tels la statue du Commandeur : La famille Duraton (1937-1966) et Signé Furax.
Mais quelque soit la qualité de la première émission, elle avait eu le temps de s’installer dans la durée, près de 30 ans avec toutefois une interruption due à la guerre. La seconde n’a véritablement vécu que 5 saisons, elle marque donc par sa fulgurance !
Il faut dire que l’inventivité des scénaristes, Pierre Dac et Francis Blanche, ne manque pas. Leur talent non plus. Vous auriez l’idée, vous, de créer une secte de fous furieux qui vénèrent … un boudin ? Fut-il sacré, la chose est étonnante et qu’on appelle un tel objet le « Goudgouz » encore plus.
Que la secte ait pour antienne Chaviro Rotantacha Chamipataro Rogriopatacha ne vous rappelle rien ? Et pourtant remise sur sa forme initiale de comptine, elle doit vous dire quelque chose : « Chat vit rôt, rôt tenta chat, chat mit patte à rôt, rôt grilla patte à chat ».
Quant aux contrées visitées si la Californie n’a rien d’original, Pissaladiéra comme nom de ranch l’est davantage. Et que dire du Kama-Soutra qui va d’ailleurs devenir par la suite le Filekistan, capitale Yadupour, de cette belle ville d’Hordicy sur l’Eure, de Morzy-la-Gaillarde (département de Meuse et Loire) ?
Voilà ce feuilleton dingue et drôle ne finit pas d’étonner car même à la énième écoute on découvre une saillie, une allusion qu’un fou rire précédent nous avait masqué.
Tout était parfait ou presque dans cette émission, jusqu’au jingle de fin puisqu’à l’époque on parlait de mise en ondes comme on parle toujours de mise en scène : « Et de qui est la mise en ondes ? –De Pierre Arnaud de Chassy Poulay bien sûr ! » Ça ne s’invente pas !